Interrogations et dilemmes constants Nikos Myttas pp 3-3 Il n’existe pas de clinicien qui n’ait jamais été mis au défi par les interrogations de parents anxieux à propos de la durée du traitement pharmacologique prescrit à leur enfant qui vient de recevoir un diagnostic de TDAH. À l’annonce qu’il n’est pas possible de le prédire, la réaction des parents est invariablement le choc. Ils peuvent tirer un peu d’espoir de la consultation de statistiques, mais ils ne prennent pas à la légère l’idée que leur enfant puisse recevoir un traitement (qui de plus, est sujet à controverse) jusqu’à leur vie adulte. Suite à la publication en 2009 des résultats de l’étude MTA, ayant suivi sur huit ans le traitement multimodal d’enfants souffrant du TDAH,1 les tabloïdes ont claironné la perte d’efficacité du traitement après 14 mois. Même si le type ou l’intensité du traitement à 14 mois ne permettait pas de prédire le fonctionnement six à huit ans plus tard, l’évolution des premiers symptômes du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) constituait le pronostic.
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Les services pour le TDAH : point de vue des associations Stephanie Clark pp 4-7 ADHD-Europe est une nouvelle structure regroupant plusieurs associations européennes du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et de soutien aux parents. En 2009, ADHD-Europe a effectué un sondage explorant l’expérience de ses membres quant à la prestation de services en vue du diagnostic et du traitement des patients souffrant du TDAH au cours de leur vie. 27 associations de 19 pays (l’Autriche, la Belgique, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, l’Espagne, la Suède et la Turquie) y ont contribué. Cet article souligne certains des principaux sujets d’inquiétude de nos membres.
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Que tirer de l’étude du traitement multimodal chez les enfants ? Eric Taylor pp 8-10 Le traitement pharmacologique du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est-il efficace à long terme ? Les cliniciens, les patients et leur famille ont besoin de le savoir, mais on dispose de très peu de preuves tangibles à cet égard. L’étude du traitement multimodal des enfants souffrant du TDAH (Multimodal Treatment Study of Children with ADHD, MTA) a eu pour objectif de répondre à certaines des questions pratiques pressantes à propos du traitement pharmacologique du TDAH. Aux États-Unis, l’utilisation des médicaments s’était généralisée, ce qui a suscité des inquiétudes au sein du public. Certains médias, et certaines personnes du milieu éducatif, ont fait valoir que les taux de prescription de médicaments anti-hyperactivité étaient devenus trop élevés, et reflétaient une surmédicalisation des difficultés mineures de l’enfance.
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Introduction des consensus international et européen sur le TDAH Nikos Myttas pp 11-11 En janvier 2002, dans un climat de controverse et en réponse aux revendications émises par diverses organisations et personnes qui prétendaient que le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) était le « produit » de l’effort conjoint des psychiatres américains et de l’industrie pharmaceutique, une déclaration consensuelle internationale a été émise à propos du TDAH. Cette déclaration était une récapitulation, soumise à un comité de lecture, de faits scientifiques à propos du TDAH, qui a été approuvée par un consortium de 86 scientifiques internationaux spécialistes du TDAH.
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Déclaration consensuelle internationale sur le TDAH
pp 12-14 En janvier 2002, dans un climat de controverse et en réponse aux revendications émises par diverses organisations et personnes qui prétendaient que le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) était le « produit » de l’effort conjoint des psychiatres américains et de l’industrie pharmaceutique, une déclaration consensuelle internationale a été émise à propos du TDAH. Cette déclaration était une récapitulation, soumise à un comité de lecture, de faits scientifiques à propos du TDAH, qui a été approuvée par un consortium de 86 scientifiques internationaux spécialistes du TDAH. Cette déclaration présente en détails les preuves à l’appui de la validité du TDAH, de l’existence de causes génétiques et neurobiologiques de cette maladie, et de l’éventail et de la gravité des atteintes dont elle est responsable. Elle formule plusieurs remarques importantes, dont certaines sont présentées ci-dessous.
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Le « neuroenhancement » non pharmacologique : un nouvel outil Claire Salter pp 15-17 Chez les personnes souffrant du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), les différences au niveau de la structure et de la fonction cérébrales créent des obstacles cognitifs qui affectent les performances et la réussite.1 Le type, le degré et l’étendue de ces obstacles cognitifs sont uniques à chaque individu.
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Prise en charge du TDAH au travail Jo Todd pp 18-21 Même si le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est souvent perçu comme un handicap, nombreuses sont les personnes atteintes du TDAH qui dirigent des entreprises prospères. Le fait d’être travailleur indépendant et d’avoir reçu l’aide appropriée pour développer une infrastructure de gestion des tâches quotidiennes, permet à ces personnes de concentrer leur énergie, leur esprit d’innovation et leur impulsivité sur le développement de leur activité professionnelle. En revanche, la prise en charge d’un(e) employé(e) souffrant du TDAH peut s’avérer un véritable cauchemar : les niveaux élevés d’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité ne sont pas les attributs fondamentaux de la plupart des structures de compétences, et l’employé(e) atteint(e) du TDAH trouve souvent que ces caractéristiques sont mentionnées uniquement en tant qu’aspects négatifs lors des évaluations. Les supérieurs hiérarchiques et les collègues des personnes souffrant du TDAH peuvent trouver certains de leurs comportements frustrants au jour le jour.
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L’éthique en pédopsychiatrie : dilemmes et solutions Joulietta Kalli-Laouri pp 22-23 Comme dans toutes les spécialités médicales, la discussion à propos de l’information et du consentement éclairé joue un rôle en pédopsychiatrie, en raison du débat public entourant les relations médecin- patient. Les patients comprennent désormais leurs droits de manière plus exhaustive et ils ont la capacité de les revendiquer, alors que les praticiens sont responsables de leurs décisions sur le plan juridique en cas de problème. En même temps, Internet a augmenté le volume des informations auxquelles les patients ont accès, ce qui modifie leur relation avec les médecins.
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