TDAH en pratique - 2011


Leçon à retenir
Nikos Myttas
pp 3-3
Le nombre de lecteurs, et de con tri - butions à la revue poursuit son augmen tation, ce qui montre bien que le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) affecte et perturbe les patients et leurs familles dans le monde entier, quelles que soient leurs origines ethniques. Même si dans certains pays, la prévalence de cette affection augmente de façon constante du fait d’une reconnaissance plus large, dans nombre d’autres pays, il s’agit toujours d’un thème contro versé. Une étude menée récemment aux États-Unis a révélé que le pour centage d’enfants ayant reçu un diagnostic de TDAH était passé de 7% entre 1998 et 2000 à 9% entre 2007 et 2009. La proportion garçons-filles était de deux garçons pour une fille – une amélioration, mais toujours une sous-représentation des filles, qui ne sont diagnostiquées que tardivement ou même, pas du tout. Les choses sont très différentes de ce côté-ci de l’Atlantique. Il est choquant de constater que, pratiquement à travers toute l’Europe, il reste des obstacles à la reconnaissance, à l’acceptation, au traitement et à l’inclusion du TDAH en tant que handicap malgré l’accumulation des preuves dans ce sens, certains pays faisant même état d’une prévalence très basse.
La neuro-imagerie du TDAH et ses applications cliniques
Katya Rubia
pp 4-6
Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est caractérisé par des symptômes inappropriés pour l’âge, à savoir, l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité; il affecte 5% des enfants d’âge scolaire à travers le monde. Le TDAH est associé à des comorbidités psychiatriques et à des problèmes de santé mentale significatifs, aussi bien pendant l’enfance qu’à l’âge adulte, où il persiste dans 65% des cas, et affecte 4% de la population adulte. Les patients atteints du TDAH présentent des insuffisances au niveau des fonctions exécutives nécessaires pour avoir un comportement mûr, adulte, orienté vers des objectifs, à savoir notamment, l’inhibition, l’attention, la souplesse cognitive, la mémoire de travail et la prévoyance temporelle. On sait que ces fonctions font intervenir des réseaux neuronaux à développement tardif, notamment les lobes frontaux, les ganglions basaux et les régions pariéto-temporales. Cet article examine la contribution que les techniques de neuro-imagerie ont apportée à notre compréhension du TDAH jusqu’ici, et envisage leur potentiel quant aux informations qu’elles pourraient apporter pour la pratique clinique future.
Les besoins éducatifs particuliers et le « Livre Vert »
Andy Bloor
pp 7-8
En mai 2010, après 13 ans de gouvernement travailliste, un gouvernement de coalition a été constitué entre le parti Conservateur (de droite) et le parti Libéral-Démocrate (de centre-gauche). En mars 2011, le gouvernement du Royaume-Uni a publié un « Livre Vert » intitulé « Support and aspiration: A new approach to special educational needs and disability » [Soutien et aspiration: une nouvelle approche des besoins éducatifs particuliers et du handicap]. On pourrait affirmer que, au Royaume-Uni, ce document marque le changement le plus important dans le soutien aux enfants ayant des besoins éducatifs particuliers (BEP) depuis la publication du Rapport Warnock en 1978 et par la suite, de la Loi sur l’Éducation de 1981. C’est dans cette dernière que le terme Besoins éducatifs particuliers a été utilisé pour la première fois pour décrire les enfants ayant un handicap (ou le terme désormais plus utilisé de « déficience») dans un contexte éducatif. Avant cela, une foule d’expressions ont été utilisées pour décrire les enfants ayant des besoins supplémentaires, notamment, « en retard sur le plan scolaire » (appliqué aux enfants ayant une difficulté d’apprentissage ou une déficience éducative spécifique) et « mal adaptés » (appliqué aux enfants ayant des difficultés sociales, émotionnelles et comportementales).
Le TDAH en Europe en tant que handicap
Stephanie Clark and Kate Carr-Fanning
pp 9-11
Les organisations professionnelles concernées et une écrasante majorité de scientifiques spécialisés dans ce domaine sont d’accord pour dire que le TDAH est un trouble au sens médical d’un « dysfonctionnement nuisible ». Cette affirmation est confirmée non seulement par notre propre expérience, mais aussi par une abondance de preuves scientifiques. Néanmoins, l’offre de diagnostic et de traitements du TDAH en Europe est erratique et insuffisante; ce problème est exacerbé par une éducation médiocre des professionnels à propos du TDAH. Au printemps dernier, TDAH-Europe– une association composée d’organisations originaires des pays suivants: Autriche, Belgique, Croatie, Chypre, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suède, Turquie et Royaume-Uni, a envoyé un sondage à ses membres. Les résultats de ce sondage ont identifié quelques améliorations en matière de services, principalement dans les pays dans lesquels les prestations étaient jusqu’ici les plus médiocres.
Le TDAH, la grossesse adolescente et l’abus de substances : deux études de cas
Deborah Judge and Shirley Gracias
pp 12-14
Publié en 1999, le document de stratégie décennale du gouvernement britannique sur la grossesse chez les adolescentes avait pour but de réduire le taux de conception chez les adolescentes et d’augmenter la participation des parents adolescents à l’éducation, à la formation et à l’emploi, et de réduire ainsi le risque d’exclusion sociale à long terme. Cependant, les études portant sur de grandes cohortes de grossesses chez des adolescentes continuent à démontrer les conséquences négatives de ces naissances. Les gens ont tendance à se focaliser sur ces conséquences négatives, de telle sorte que la perception du public en Grande-Bretagne est que la maternité chez les adolescentes représente un exemple de l’échec de la société. Les jeunes femmes enceintes qui présentent de surcroit des troubles liés à l’abus de substances sont plus susceptibles d’avoir connu dans leur enfance des circonstances défavorables, et d’avoir des profils de santé mentale complexes – notamment un risque plus élevé de présenter un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Ces adolescentes font fréquemment l’expérience des effets de la fragmentation des services de santé mentale entre l’enfance et l’âge adulte, et de la mentalité de «cloisonnement » qui prévaut au Royaume-Uni.
L’mportance des parents dans l’adaptation de la dose – point de vue hollandais
Rob Rodrigues Pereira
pp 15-18
D’expérience, je sais que les parents n’aiment pas donner à leurs enfants des médicaments pour traiter un comportement difficile – surtout pas un médicament qui reçoit fréquemment une publicité négative dans les médias. Les parents posent souvent les mêmes questions lors de leur première visite à mon cabinet: « Quelles sont les conséquences à long terme– ces médicaments pourraient-ils être nocifs? », «Combien de temps le traitement doit-il être poursuivi? », « Le caractère de mon enfant va-t-il rester le même, ou le traitement va-t-il le transformer en zombie? », « Mon enfant va-t-il grandir normalement ? » et « Ces médicaments créent-ils une dépendance ? » Une fois qu’un diagnostic de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) a été posé, il est essentiel de donner aux parents des informations détaillées à propos de tous les traitements potentiels, y compris les avantages et inconvénients des différents médicaments. Malheureusement, en pratique, souvent les parents ne savent pas comment gérer les traitements pharmacologiques qui sont disponibles. Ce point de vue personnel de l’adaptation posologique a pour objectif de récapituler les options de traitement du TDAH – y compris différentes préparations de méthylphénidate et de dexamfétamine – et donne un aperçu de l’utilisation des médicaments pour le TDAH aux Pays-Bas.
Le syndrome de Tourette et le TDAH
Jeremy S Stern
pp 19-21
Une recherche rapide dans les numéros antérieurs de TDAH en pratique ne met à jour aucune référence au syndrome ou tics de Tourette et pourtant, les services pour les personnes souffrant du syndrome de Tourette sont très concernés par le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Le syndrome de Tourette est défini par une combinaison de tics moteurs et vocaux chroniques, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un trouble moteur. Les vocalisations et mouvements anormaux associés à cette pathologie sont de sévérité très variable. Cependant, les cas même les plus légers ont leur importance, car le syndrome de Tourette est caractérisé par la présence de comorbidités, les plus fréquentes étant le trouble obsessionnel compulsif (TOC) et le TDAH ADHD. La prévalence globale du TDAH chez les enfants peut être sujette à débat, mais elle est probablement plus élevée que celle du syndrome de Tourette, qui en lui-même n’est pas aussi rare qu’on le pensait il y a quelque temps. Dans de nombreuses études de population menées dans le monde entier, sa prévalence s’est avérée être d’environ 1 % chez les enfants d’âge scolaire. Une étude internationale menée auprès de 3500 patients atteints du syndrome de Tourette a révélé que seuls 12 % de ces patients souffraient d’un syndrome de Tourette « pur » caractérisé par la seule présence de tics et sans comorbidités.
Le TDAH à l'adolescence : les défis
Jenny Brown
pp 22-23
Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) affecte entre 3 et 5% des enfants d’âge scolaire, avec une proportion garçons-filles d’environ 3:1. Les familles et le personnel enseignant sont de plus en plus sensibilisés à cette maladie, qui est désormais de plus en plus reconnue et diagnostiquée chez les enfants scolarisés dans le primaire. Le TDAH est une pathologie chronique et répandue qui persiste à l’adolescence et au-delà, avec des symptômes qui, même s’ils sont légèrement moins sévères, affectent toujours significativement le fonctionnement. Les symptômes principaux du TDAH entraînent une diminution des niveaux de concentration, une activité motrice excessive et une impulsivité. Les deux tiers environ des personnes souffrant du TDAH souffrent également de problèmes liés à des troubles coexistants, dont des troubles du comportement, tics et syndrome de Tourette, des troubles du spectre autistique, anxiété et dépression, et des difficultés d’apprentissage. Le TDAH est donc une pathologie difficile à prendre en charge, et les années de l’adolescence apportent avec elles de nouveaux problèmes. Le passage de l’école primaire à l’enseignement secondaire peut être stressant pour tous les jeunes – et il l’est d’autant plus pour ceux qui souffrent du TDAH. Le traitement doit être réévalué, et peut avoir besoin d’être modifié chez les jeunes gens qui avaient été diagnostiqués et traités pendant l’enfance.

Le TDAH en pratique a déjà été soutenu par Shire de 2010 à 2016

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