Et si nous écoutions les frères et soeurs non atteints du TDAH ? Nikos Myttas pp 3-3 Dans les familles où un ou plusieurs enfants souffre(nt) d’un trouble de neuro-développement du comportement qui nécessite une attention accrue de la part des parents, tel que le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), l’effet sur les frères et soeurs non atteints peut être dramatique. Nombre d’études ont démontré que l’enfant en bonne santé se sent souvent négligé, persécuté et non apprécié, et que sa souffrance est soit minimisée, soit ignorée.1 Les parents ont tendance à trouver des excuses au comportement de l’enfant qui est atteint du TDAH, faisant preuve à son égard d’une indulgence qu’ils n’accorderaient jamais à l’enfant en bonne santé. Cette attitude parentale distincte, parfois divisée, peut donner lieu à du ressentiment et à des conflits, en particulier si les symptômes de l’enfant affecté sont de nature externalisée plutôt qu’internalisée. Ce sont précisément les enfants atteints du TDAH qui sont exigeants, provocants, oppositionnels et désobéissants qui ont besoin d’une plus grande attention de la part des parents.
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Les avantages du traitement des adultes atteints du TDAH : évaluation d’un service pilote Peter Mason and Taimur Rahman pp 4-7 Le taux de prévalence du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez l’adulte est estimé à 2,5%. S’il n’est pas traité, le TDAH comporte des inconvénients psychosociaux significatifs, notamment l’échec scolaire, professionnel et relationnel, des taux accrus de criminalité et des comorbidités psychiatriques. Au Royaume-Uni, malgré la prévalence élevée du TDAH et les inconvénients qui en découlent, les traitements disponibles pour les adultes sont limités. Une étude récente4 a soulevé la possibilité que le traitement du TDAH soit interrompu prématurément chez certains adolescents et jeunes patients adultes. Les auteurs de cet article suggèrent que les services de santé mentale de l’adulte consacrés au TDAH sont très peu développés, et qu’un manque de ressources, des priorités concurrentes, le refus de la part des cliniciens à prescrire des médicaments hors AMM, et la persistance de la conviction que le TDAH n’existe pas à l’âge adulte sont autant de facteurs qui contribuent à la non-identification des patients nécessitant l’instauration ou la poursuite d’un traitement, même lorsque cela est indiqué sur le plan clinique.
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Recommandations du NICE sur le TDAH adulte Leon Rozewicz pp 8-9 L’Institut national pour l’excellence sanitaire et clinique (NICE, National Institute for Health and Clinical Excellence) a été établi en 1999 avec comme objectifs d’assurer la prestation de soins de grande qualité par le NHS et l’égalité de l’accès aux traitements médicaux pour toute personne vivant en Angleterre et au Pays de Galles. Le NICE publie des recommandations cliniques à propos des traitements et soins appropriés étayés par des faits, administrés au sein du NHS à des personnes souffrant de pathologies et affections spécifiques. Ces traitements doivent s’avérer rentables, mais les recommandations ont aussi pour objectif d’améliorer la qualité des soins de santé. Les recommandations du NICE sur la prise en charge du TDAH chez les enfants, les adolescents et les adultes, développées par le Centre de collaboration nationale pour la santé mentale (NCCMH, National Collaborating Centre for Mental Health), ont été publiées en novembre 2008.1 Le groupe de développement des recommandations était composé de psychiatres, d’infirmiers, de psychologues, de pédiatres, d’usagers des services, de soignants, d’économistes de la santé, de chercheurs, de spécialistes de l’éducation et de statisticiens.
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Au-delà des médicaments : les bienfaits de l’exercice physique Nikos Myttas pp 10-13 Il est désormais bien établi et largement accepté que le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), l’affection neuropsychiatrique de l’enfance la plus répandue, et le sujet le plus étudié en médecine, se manifeste normalement pour la première fois pendant l’enfance, a un taux de prévalence d’environ 5% en Europe et en Amérique du Nord, et persiste pendant l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte chez un nombre significatif de patients. Toutefois, plusieurs études documentaires ont fait état de taux de prévalence extrêmement variables à travers le monde, allant de 1% à près de 20% parmi les enfants d’âge scolaire. Cette variation importante peut probablement s’expliquer par des différences méthodologiques. Plusieurs interventions pharmacologiques et nonpharmacologiques se sont avérées améliorer les symptômes caractéristiques du TDAH; cependant, ces améliorations sont rarement maintenues après l’arrêt du traitement, et peu de patients reçoivent donc un traitement efficace pendant toute la durée de leur maladie. Il serait donc très intéressant de pouvoir obtenir des effets thérapeutiques qui perdureraient bien après l’arrêt des interventions. De nombreuses études menées au cours des 20 dernières années ont commencé à faire la lumière sur les mécanismes neuronaux et neurocognitifs en jeu, et les études animales suggèrent que les processus neurochimiques qui facilitent la neurotransmission subissent tout un éventail d’influences environnementales.
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Le TDAH en Europe : point de vue de l’Italie Sara Carucci and Alessandro Zuddas pp 14-16 Au cours de la dernière décennie, l’Italie a connu une augmentation considérable de l’intérêt pour le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et des études menées à ce sujet. Cet intérêt croissant a été particulièrement marqué au cours des trois dernières années, principalement du fait de l’introduction, en 2007, d’un registre national du TDAH. Toutefois, malgré la prise de conscience croissante et l’augmentation des connaissances à propos de cette maladie parmi les cliniciens, certains problèmes critiques persistent, et le TDAH est toujours une maladie insuffisamment diagnostiquée et traitée dans le contexte italien. Les études réalisées en milieu scolaire suggèrent que la prévalence du TDAH pendant l’enfance en Italie est comparable à celle rapportée en Europe du Nord et aux États-Unis, à savoir, qu’elle est comprise entre et 7,1%. Malgré ceci, les données tirées de l’étude ADORE (Attention deficit/hyperactivity Disorder Observational Research in Europe) indiquent que ce pays a l’un des taux d’utilisation des médicaments les plus faibles en Europe. À ce jour, seuls quelque milliers d’enfants et d’adolescents reçoivent un traitement pharmacologique en Italie.
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L’impact du TDAH sur la fratrie: récit personnel Anonyme pp 18-19 Cet article décrit, d’un point de vue personnel, ce que cela a représenté pour une soeur aînée de grandir avec deux frères souffrant du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), l’un d’entre eux ayant également des difficultés d’apprentissage. Le frère ayant aussi des difficultés d’apprentissage, S, est à présent âgé de 17 ans, et celui ayant seulement le TDAH, A, a 11 ans. Grandir avec deux frères atteints du TDAH a été difficile. Je n’étais pas vraiment sûre de ce que « TDAH » signifiait. Lorsque j’étais adolescente, tout ce que je savais, c’était que mes frères étaient assez hyperactifs et qu’ils n’étaient pas du tout comme les autres enfants, qui pouvaient eux rester assis et regarder la télé en paix avec leur famille. Cela m’ennuyait que S ne puisse pas faire les choses les plus simples, comme lire ou écrire, et je savais que, le reste de ma vie, je devrais prendre soin de mes frères. Je n’aurais jamais un frère « normal» avec qui je pourrais avoir des conversations, ou vers qui je pourrais me tourner en cas de besoin. J’avais espéré que A serait ce frère « normal» et donc, malgré le fait qu’il ne soit pas né avec des difficultés d’apprentissage, j’ai été anéantie lorsque le TDAH a également été diagnostiqué chez lui. Son école primaire ne savait pas vraiment comment s’y prendre avec lui, car il n’était pas capable de se concentrer sur son travail, et se comportait mal avec ses professeurs, sortant de la classe en plein milieu des leçons.
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L’effet de la nutrition sur la symptomatologie du TDAH Kiriakoula Vratchovska- Zachou pp 20-22 Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est une pathologie complexe qui nécessite une approche thérapeutique aux multiples facettes. La prise en charge nutritionnelle est un aspect qui, à ce jour, a été relativement négligé. Toutefois, il est de plus en plus manifeste que certains enfants ayant des problèmes comportementaux sont sensibles à un ou plusieurs composants alimentaires, et que ces derniers peuvent avoir un impact négatif sur leur comportement. Cet article s’intéresse aux travaux de recherche pertinents en génétique et aux théories qui justifient les stratégies nutritionnelles présentées ci-après. Il identifie également les aspects qui vont nécessiter de futurs travaux de recherche. La nutrigénomique et le TDAH Des progrès scientifiques ont été réalisés à travers les travaux de recherche qui se focalisent sur l’utilisation des composants naturels des aliments en vue de favoriser une meilleure santé. Cette discipline a pour nom la nutrigénomique; elle incorpore certains aspects de la biologie moléculaire, de la génétique et de la nutrition, et vise à étudier la manière dont certains nutriments spécifiques régulent l’expression des gènes. En se basant sur le profil clinique et génétique du patient, et sur la compréhension du clinicien des rôles de certains nutriments spécifiques et de la manière dont ils pourraient influencer la maladie, il est tout à fait possible de recommander un régime alimentaire approprié pour chaque patient. Cette approche pourrait transformer l’avenir de la médecine préventive, en permettant d’obtenir de meilleurs résultats thérapeutiques.
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