Le traitement des jeunes enfants atteints du TDAH : un défi
Nikos Myttas
pp 3-3
Sommes-nous en train de voir apparaître une tendance selon laquelle le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), qui est reconnu de plus en plus tôt, est traité par des médicaments chez les jeunes enfants simplement parce que les cliniciens disposent de ressources non pharmaco logiques limitées? Les médicaments stimulants et l’atomoxé - tine disposent d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour une utilisation chez les enfants âgés de plus de 6 ans ; pourtant, le méthylphénidate seul, bien que son utilisation soit autorisée pour les enfants âgés de plus de ans, peut être administré dès l’âge de 4 ans. Le décalage existant entre une AMM et ce qui se passe réellement en pratique est évident. Motivés par une peur des stimulants et par l’idée fausse qu’ils entraînent une accoutumance, les parents choisissent parfois un traitement non stimulant à base d’atomoxétine, désormais reclassifié par l’Institut national pour l’excellence sanitaire et clinique (NICE, National Institute for Health and Clinical Excellence) comme un traitement de 1ère intention pour le TDAH, tout comme le méthylphénidate et la dexamfétamine.
|
La pharmacothérapie pour le TDAH : derniers développements en Espagne
Pilar Gamazo-Garrán and Cesar A Soutullo
pp 4-6
En Espagne, le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH – en espagnol, trastorno por déficit de atención con hiperactividad[TDAH]) est connu depuis longtemps. Cela fait bon nombre d’années qu’il est diagnostiqué et traité chez les enfants, et au cours de la dernière décennie, la pharmacothérapie a été considérablement améliorée chez ces patients. L’Espagne a une population de 47 millions d’habitants. 1C’est un pays où le taux de fertilité est historiquement bas (1,38 enfants par femme) et où l’âge moyen de la maternité est tardif (30,9 ans) ; toutefois, on a observé récemment un changement de ces tendances, en raison de l’accroissement de la population immigrée, en provenance pour la plupart d’Afrique du Nord, d’Amérique Latine et d’Europe de l’Est, cet afflux d’immigrants représentant 9,3 % de la population. Environ 20 % de la population est âgée de moins de 18 ans, ce qui signifie qu’il y a aux alentours de 9,4 millions d’enfants et d’adolescents en Espagne. Le TDAH de l’enfant constitue par conséquent un problème majeur de santé publique aussi bien pour les pédiatres consultés en premier recours que pour les pédopsychiatres.
|
Aide aux enfants d’âge préscol aire atteints du TDAH : Prog ramme de New Forest
Margaret Thompson and Cathy Laver-Bradbury
pp 7-10
Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) existe chez les enfants d’âge préscolaire (le taux de prévalence est de 3 à 5 % aux États-Unis) et ceux dont les symptômes sont sévères continueront à avoir des problèmes tout au long de leur enfance. Les symptômes sont similaires à ceux observés chez les enfants plus âgés ; par exemple, un comportement hyperactif, une incapacité à rester assis calmement lorsqu’on leur raconte une histoire, un refus de prêter leurs jouets, une incapacité à attendre leur tour et une frustration due à des difficultés de communication. Les enfants plus jeunes sont plus susceptibles d’être davantage hyperactifs, l’inattention faisant son apparition à un âge plus avancé. Les personnels des centres préscolaires indiquent que les enfants atteints du TDAH passent sans cesse d’une activité à l’autre, et que leur comportement hyperactif est souvent accompagné d’une attitude oppositionnelle ainsi que d’un retard linguistique et d’une dyspraxie. Certains enfants présentent aussi une dérégulation émotionnelle accompagnée de crises de colère. Un comportement agressif et des problèmes de sommeil et d’alimentation peuvent aussi être présents. Ces caractéristiques sont différentes d’un comportement perturbateur; après analyse des problèmes com porte - mentaux dans une cohorte de naissance d’enfants, les enfants ayant un comportement de type TDAH étaient dans un groupe distinct de ceux qui avaient uniquement un comportement perturbateur, ce qui indique qu’il s’agissait d’un groupe distinct, même à ce jeune âge.
|
Un module de diplôme en ligne pour mieux connaître et comprendre le TDAH
Gordon Brown and Ian Murray
pp 11-13
Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) a un taux de prévalence mondiale d’environ 5 % et constitue l’une des affections donnant lieu au plus grand nombre de travaux de recherche médicale. Il est associé à une grande variété de répercussions négatives pour les personnes affectées et constitue un fardeau important pour les familles et pour la société, ce qui en fait un problème majeur de santé publique. Malgré cela, jusqu’à très récemment, on disposait au Royaume-Uni de très peu de ressources en matière de formation officielle pour les professionnels qui travaillent directement avec les personnes affectées par cette pathologie. Par exemple, les enseignants, les personnels infirmiers, les médecins et les assistants sociaux, pour n’en citer que quelques-uns, recevaient jusqu’ici une formation très limitée dans ce domaine. Pendant leurs années de formation, les enfants atteints du TDAH passent un temps significatif en compagnie de leurs professeurs. Dans chaque salle de classe, il est probable qu’il y ait au moins un ou deux enfants souffrant du TDAH, que celui-ci ait été diagnostiqué ou non, cette dernière possibilité étant la plus probable.
|
Anticiper les « points de basculement » dans la vie des jeunes atteints du TDAH
Phillip Anderton
pp 14-15
Il est 10 heures du soir et le téléphone sonne chez Andy Smith: c’est le brigadier Johnson au poste de police municipal, qui dit à Andy que son fils Brian est en garde à vue. Brian a été arrêté pour vol de voiture et collision avec celle-ci. Andy est pris de panique et se précipite au poste de police. En colère et frustré, il finit par se disputer avec le brigadier et, pour son fils, la situation ne fait qu’empirer … Si, dans le cadre de votre profession en tant que praticien de santé, vous rencontrez des patients atteints du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), ce type de témoignage peut vous être familier, car il s’agit d’un scénario fréquemment vécu par les parents d’adolescents souffrant du TDAH, qui d’ailleurs peuvent eux-mêmes être atteints de ce trouble. Pour environ 5% de la population, les incidents de ce type ont une grande chance de se produire. 5%, soit 1 sur 20, peut sembler un chiffre surprenant, mais il s’agit (plus ou moins) du taux de prévalence du TDAH à l’échelle mondiale. C’est un chiffre qui est global, car le TDAH ne connaît pas de frontières, que ce soit sur le plan géographique, ethnique ou religieux.
|
Pourquoi a-t-on besoin de soutien pour élever un enfant atteint du TDAH
Myriam Menter and Gerhild Gehrmann Johannes Streif
pp 16-17
Pour les parents d’enfants souffrant du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), la charge à supporter est lourde, mais celle-ci peut être allégée grâce aux groupes de soutien aux parents, comme l’expliquent dans cet article trois bénévoles de l’organisation allemande de soutien aux parents ADHS Deutschland. [ADHS signifie Aufmerksamkeitsdefizit- Hyperaktivitätsstörung, le terme allemand pour TDAH.] La plupart des enfants atteints du TDAH ne seraient pas en mesure de mener une vie harmonieuse sans le soutien infatigable de leurs parents. Ce soutien n’a pas nécessairement pour objet simplement de les aider à terminer avec succès leur scolarité, un apprentissage ou des études universitaires, mais il s’agit d’une relation étroite qui reste absolument indispensable bien après leur entrée dans l’âge adulte. La plupart des parents d’enfants atteints du TDAH anticipent cela et en sont conscients, mais il s’agit là d’un fardeau bien lourd à supporter. Cela, non seulement parce qu’ils aiment leur enfant et comprennent ses difficultés, mais aussi parce qu’ils souffrent des mêmes préjugés. Le manque de compréhension et d’acceptation des enfants atteints du TDAH concerne également leurs parents, qui sont tenus responsables du comportement de ces enfants.
|
Obstacles au diagnostic et traitement du TDAH
Nikos Myttas
pp 18-21
Les principes fondamentaux du NHS, lors de son lancement par le Ministre de la santé Aneurin Bevan le 5 juillet 1948, étaient que les soins de santé devaient être gratuits, complets et à la portée de tous sur le lieu de la prestation, quels que soient les revenus. On était en droit d’attendre que cela concernerait tous les diagnostics médicaux, mais pour ce qui est des pathologies mentales et du développement, comme le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), toujours perçues comme controversées, le chemin du diagnostic et du traitement reste parsemé d’obstacles. Il n’y a pas si longtemps que cela, les médecins de premier recours hésitaient encore à envisager que la dépression puisse toucher les enfants, et leurs opinions étaient partagées par un grand nombre de professionnels de santé mentale. Les obstacles au diagnostic et au traitement du TDAH peuvent avoir pour origine les patients, leurs familles, leur école ou leur employeur, le personnel médical de premier recours, ou le système de santé lui-même.
|
Les difficultés scolaires et le TDAH dans la formation enseignante
Andy Bloor
pp 22-23
Les enseignants ont un rôle clé à jouer pour aider les enfants d’âge scolaire souffrant du TDAH à apprendre à vivre avec leur maladie et mieux réussir. Alors, qu’enseigner aux étudiants sur le TDAH lors de la formation initiale des enseignants? Andy Bloor donne son avis. Cet article explore comment préparer au mieux les étudiants qui se destinent au métier d’enseignant, à soutenir les enfants atteints du TDAH dans leur future classe. Il ne prétend pas servir de modèle, ou de précepte sur ce que tous les enseignants nouvellement qualifiés devraient connaître à ce sujet au terme de leur formation, mais devrait constituer le point de départ d’un débat. Il existe plusieurs voies pour devenir enseignant. Au Royaume Uni, après leurs A-levels (équivalent du bac en France), les étudiants peuvent s’inscrire à des cours de préparation d’un diplôme de deuxième cycle (BA ou BSc, équivalent à la licence).
|