Éditorial: Plusieurs vies ? Rob Rodrigues Pereira pp 3-3 Mon petit-fils âgé de six ans s’est précipité dans la rue sans regarder à gauche puis à droite (ou à droite puis à gauche si vous préférez). Je me suis écrié, « Fais attention, tu n’as qu’une seule vie ! » et il m’a répondu « Non, papy, tu as quatre vies. D’abord, tu es un petit enfant, puis tu vas à l’école, puis tu es père et ensuite tu es grandpère ». Nous savons que ces « vies » s’enchaînent progressivement l’une après l’autre. Il en est de même pour le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité, qui est caractérisé par une continuité hétérotypique. Malgré cela, nous faisons une distinction entre les enfants d’âge préscolaire, les écoliers, les adolescents et les adultes dans la recherche scientifique et les protocoles thérapeutiques.
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Les adolescents, la transition et le TDAH : attention aux écarts Susan Young pp 4-6 L’une des plus grandes difficultés pour les praticiens de santé prenant en charge des adolescents atteints du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est de savoir comment bien gérer une transition harmonieuse entre les services pour enfants et ceux pour adultes. L’une des difficultés se posant pour atteindre cet objectif n’est pas particulière au TDAH ; il est reconnu qu’à la discontinuité et la perturbation consécutive des soins de santé mentale durant cette période s’ajoute la complexité de la structure des services, leurs limites arbitraires, la variabilité des protocoles et les écarts de politiques dans les pratiques.
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Transition vers la prise en charge adulte des patients TDAH : l’expérience australienne Daryl Efron et Michele Toner pp 7-9 Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) persiste à l’âge adulte dans au moins 30 % des cas. Chez certains, le diagnostic n’est établi qu’à l’âge adulte, et dans de nombreux cas, la maladie n’est jamais diagnostiquée. La difficulté qu’ont les adultes atteints du TDAH à accéder à une prise en charge médicale semble un problème international. En Australie, la transition des jeunes en fin d’adolescence vers les services de soins pour adultes atteints du TDAH constitue un problème majeur, et il n’existe pas d’approche uniforme ni de processus standard pour l’orientation vers les services pour adultes. Le système de santé australien offre quelques opportunités, mais présente aussi certaines difficultés particulières, pour le développement de modèles de transition innovants et équitables. Dans cet article, nous évoquerons les difficultés rencontrées pour la transition des patients atteints du TDAH vers les services de santé pour adultes, en Australie, et nous présentons quelques recommandations visant à faciliter cette transition et à optimiser le soutien offert aux patients.
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Sélection de résumés: Symptômes et résultats des traitements dans le TDAH Nigel Humphrey pp 10-10 Dans ce numéro, nous attirons votre attention sur une grande étude de résultats, de Setyawan et al, qui examine les taux de réussite du traitement chez les jeunes TDAH. Les faibles taux de réussite optimale du traitement démontrent la nécessité d’effectuer d’autres études, et les auteurs appellent à un réexamen des protocoles thérapeutiques actuels. Nous examinons aussi une étude d’Ichikawa et al, qui évalue la reconnaissance des expressions du visage chez les enfants TDAH, un aspect généralement réservé au domaine des troubles du spectre autiste. Malgré la petite taille de l’échantillon, les résultats, à savoir que les enfants TDAH sont plus réceptifs aux visages souriants qu’aux visages fâchés, sont intéressants et pourraient permettre de mieux comprendre l’absence de conscience du danger dans le TDAH. Le dernier résumé, de Segenreich et al, examine les tendances familiales du TDAH et des comorbidités, et avance que l’influence génétique maternelle est plus dominante que l’influence génétique paternelle.
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Autisme et TDAH : un chevauchement important des symptômes Sam Goldstein pp 11-13 Ces dix dernières années, plusieurs études publiées dans des revues à comité de lecture ont démontré l’incidence élevée des symptômes du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez les enfants souffrant d’autisme, de troubles du spectre autiste (TSA), du syndrome d’Asperger et d’un trouble envahissant du développement profond non spécifié tels que définis dans les quatrième et cinquième éditions du Manuel diagnostique et statistique des maladies mentales. Les études antérieures menées par notre groupe et d’autres chercheurs ont mis en évidence un chevauchement significatif entre les TSA et le TDAH.
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Prise en charge pharmacologique du TDAH adulte James Kustow pp 14-18 Le TDAH est un type persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement. Il fait son apparition pendant l’enfance, mais persiste à l’âge adulte chez jusqu’à 65 % des cas. Les études de populations suggèrent que, dans la plupart des cultures, le TDAH survient chez environ 5 % des enfants et 2,5 % des adultes. Malgré les critiques portant sur l’excès de diagnostics, aux États-Unis, la National Comorbidity Survey Replication, duplication de l’étude nationale sur les comorbidités estime que 75 % au moins des personnes souffrant du TDAH n’ont jamais été diagnostiquées, et que 90 % ne reçoivent aucun traitement.
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TDAH – point de vue d’un patient adulte Gary Sendall pp 19-19 En 2000, à l’âge de 32 ans, j’ai reçu un diagnostic de TDAH avec trouble de la personnalité comorbide. Les médecins ont recommandé le méthylphénidate et m’en ont prescrit pour commencer 10 mg, trois fois par jour.
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